DHAMMAPADA
Un trésor de vérités
Voici des citations clés de ce recueil de paroles du Bouddha, connu sous le nom de Dhammapada (Voie de la vérité). Ici, j’ai choisi ce qui m’a semblé être des vérités sans âge. Ensuite, en comparant plusieurs traductions, j’ai fait des versions françaises. (J. E.)
Les numéros renvoient aux chapitres auxquels les citations appartiennent.
1. L’esprit précède tous les états mentaux : ils sont tous créés par l’esprit. Si une personne parle ou agit avec un esprit négatif, la souffrance la suit comme la roue suit le pied du bœuf.
L’esprit précède tous les états mentaux ; ils sont tous créés par l’esprit. Si une personne parle ou agit avec un esprit positif, le bonheur la suit comme son ombre.
– « Il a abusé de moi, il m’a frappé, il m’a dominé, il m’a cambriolé ». Chez ceux qui nourrissent de telles pensées, la haine ne cesse pas.
« Il a abusé de moi, il m’a frappé, il m’a dominé, il m’a cambriolé. » Chez ceux qui ne nourrissent pas de telles rancunes, la haine finit par cesser.
– Dans ce monde, la haine n’est jamais apaisée par la haine, mais par le fait d’arrêter de haïr.
– Ne regardez pas les fautes des autres, ni ce que les autres ont fait ou n’ont pas fait ; observez ce que vous avez vous-même fait ou n’avez pas fait.
– Même si l’on parle beaucoup de ce qui est bénéfique, si l’on ne le met pas en pratique, on est négligent, comme un berger qui compte le bétail des autres. Une telle personne n’a aucune qualité spirituelle.
4. Comme une belle fleur colorée mais sans parfum, même les bonnes paroles ne portent pas de fruits chez celui qui ne les met pas en pratique.
Comme une belle fleur qui est à la fois colorée et parfumée, les bonnes paroles donnent fruit chez celui qui les met en pratique.
– De même que l’on peut faire de nombreuses guirlandes à partir d’un tas de fleurs, chacun d’entre nous peut faire beaucoup de bien.
– Ne cherchez pas à critiquer les autres. Ne vous préoccupez pas de ce que les autres font ou ne font pas. Regardez plutôt en dedans de vous pour découvrir ce que vous avez fait ou laissé de côté.
5. « J’ai des fils, j’ai des richesses »… C’est une façon insensée de penser. On ne possède même pas son corps ; comment alors avoir des fils, comment alors avoir des richesses ?
– Les sots agissent comme des ennemis d’eux-mêmes, en faisant des choses qui ont des résultats douloureux.
– La bonne action est celle qui n’est pas suivie de regrets et dont les conséquences sont accompagnées de joie et de bonheur.
8. Un seul passage qui nous touche et nous calme vaut mieux que mille mots formant des déclarations dénuées de sens.
9. N’hésitez jamais à faire le bien. Les bonnes actions apportent du bonheur partout.
12. Ne négligez pas votre propre bien pour le bien d’autrui, aussi important soit-il.
13. Celui qui avait été insouciant auparavant, mais ne l’est plus maintenant, illumine ce monde comme la lune libre de nuages.
17. Celui qui est capable de contenir un accès de colère est comme le conducteur expert qui retient un char qui échappe à tout contrôle. Cette personne est un véritable conducteur. Les autres ne tiennent que les rênes.
18. Les défauts des autres sont faciles à voir, mais nos propres défauts sont difficiles à voir.
Nous avons tendance à signaler les défauts des autres tout en cachant les nôtres, comme le chasseur d’oiseaux qui se cache avec des feuilles et des brindilles.
19. On n’est pas sage parce qu’on parle beaucoup. Celui qui est paisible, amical, et sans peur est le vrai sage.
25. Il n’y a pas de concentration méditative pour celui qui n’a pas sagesse, et pas de sagesse pour celui qui manque de concentration méditative.
Celui en qui il y a à la fois de la sagesse et de la concentration méditative est proche de la liberté totale.
APPLICATIONS PRATIQUES
Ici, nous avons la chance d’espionner les conversations du Bouddha ! Selon la tradition, les bouts de sagesse rassemblés ici proviennent de différentes conversations, tenues à différentes occasions.
En voici deux qui concernent directement notre pratique ici. Ce sont les deux dernières de ce recueil :
25. Il n’y a pas de concentration méditative pour celui qui n’a pas sagesse, et pas de sagesse pour celui qui manque de concentration méditative.
Celui en qui il y a à la fois de la sagesse et de la concentration méditative est proche de la liberté totale.
Idéalement, une période de méditation est introduite par une causerie, et suivi d’une période de discussion. C’est également notre coutume ici. « Si l’on pouvait devenir sage en restant assis pendant de longues périodes, toutes les grenouilles seraient déjà éveillées », dit un dicton zen. La signification de ce dicton est que la méditation et la sagesse vont de pair ; en fait, la méditation est la pratique de la sagesse. Les paroles du Bouddha vont dans le même sens.
Lorsque nous voulons aller quelque part, nous suivons des directions. Nous ne nous contentons pas de ‘juste aller’. Il en va de même pour la méditation. La prescription « juste asseyez-vous » fonctionne dans le cadre d’une certaine culture de la sagesse qui se construit par des causeries, lectures, chants et discussions.
Elle ne fonctionne pas pour les débutants.